Finnegans Wake est le livre de Here Comes Everybody et d'Anna Livia Plurabelle et leur famille. Leur livre, mais curieusement, le livre de nous tous et de tous nos livres. Dernière grande œuvre de Joyce, elle n'est pas composée de nombreux styles empruntés, comme Ulysse, mais est plutôt formulée comme un paysage sonore dense et tordu. Cette « langue » est basée sur le vocabulaire et la syntaxe de l'anglais mais, en même temps, conçue consciemment pour fonctionner comme une machine à jeux de mots dotée d'une étonnante capacité à résister à la singularité du sens. Annonçant une « révolution du monde », ce livre étonnant constitue une critique culturelle puissante et résonnante : une forme unique de malentendu qui, loin de stabiliser le monde en termes de sens, construit un univers radicalement délimité par une grande diversité de possibilités et de potentiels. Il reste également le livre d'insinuations le plus hilarant et le plus « obscène » jamais imaginé.